LE JEÛNE INTERMITTENT
Le jeûne intermittent
Le concept du jeûne intermittent
Le terme “jeûne intermittent” est issu du latin “intermittere” qui signifie “interrompre” une période de jeûne lorsque l’on mange. Cette pratique consiste à alterner une phase de jeûne pendant laquelle on ne mange pas et une phase de repas. Peut-être avez-vous déjà pratiqué le jeûne intermittent sans le savoir ? Il s’agit des sauts de repas improvisés !
Lorsque notre corps n’est plus en pleine digestion, il devient capable de mobiliser son énergie vitale pour activer le nettoyage nécessaire à l’autoguérison. Trop manger fatigue et empêche l’autoguérison de notre corps, notamment lorsque l’on grignote, ce qui nous met en état permanent de digestion et nous laisse en proie à d’innombrables bactéries et virus pathogènes qui nous rendent malades.
Le plus grand avantage du jeûne à intervalles est le suivant : s’alimenter normalement pendant la phase de repas ne provoque pas de fringales ou fatigue. Votre corps continue à recevoir tous les nutriments importants, seulement pendant une période de temps limitée qui est suivie d’une phase de jeûne. Le jeûne intermittent procure de nombreux effets positifs. Pendant la phase de jeûne, votre organisme a pleinement le temps de consacrer sa vitalité à la détoxination, plutôt qu’à la digestion.
Les effets bénéfiques de cette diète
- Perte de poids durable
- Augmentation de l’énergie et de la vitalité
- Régulation de la glycémie
- Régulation des niveaux d’hormones
- Amélioration de la santé cardiaque (réduction de la pression artérielle)
- Amélioration des fonctions cognitives
- Longévité accrue
- Prévention du cancer
Grâce au jeûne, votre corps produit davantage d’hormones de croissance (GH) pour le renouvellement cellulaire. Ces hormones facilitent le métabolisme lipidique ou le “brûlage de graisses”, tout en protégeant la masse musculaire et en régularisant la glycémie. Le jeûne intermittent réduit également le stress oxydatif.
Recherches et études sur le jeûne intermittent
Dr Michelle HARVIE, chercheuse en diététique à l’unité de Prévention contre le Cancer du sein à Manchester a étudié les jeûnes basés sur le système 5-2 : deux jours de jeûne par semaine et cinq jours de consommation normale. Ses recherches ont montré à plusieurs reprises qu’il surpasse les régimes traditionnels en termes de perte de poids, de réduction de la graisse corporelle et d’amélioration de la résistance à l’insuline, mais aussi de prévention du cancer du sein.
Dr Mark MATTSON, chef du Laboratoire des neurosciences à l’Institut National sur le Vieillissement et professeur de neurosciences à la Johns Hopkins School of Medicine, a prouvé que le jeûne intermittent augmente la résistance au stress et combat l’inflammation cellulaire.
Les différents types de jeûnes intermittents
Le jeûne intermittent peut être pratiqué de différentes manières, en fonction de vos besoins et de votre mode de vie. Voici une liste complète des méthodes les plus courantes :
Vous mangez vos repas dans une plage horaire de 8 heures et restez en jeûne pendant 16 heures. Il s’agit de la façon la plus simple de commencer la pratique de jeûne.
Vous pouvez soit sauter le dîner, soit le petit-déjeuner. Dans la première version, vous finissez votre dernier repas vers 14h et mangez à nouveau le lendemain vers 6h. Dans la deuxième option, vous finissez de dîner à 20h, puis vous jeûnez jusqu’à midi le lendemain.
Vous prendrez votre premier repas à 8 h et votre dernier à 12 h ou votre premier à 14h et le dernier à 18h.
Le eat stop eat
La naturopathie appréhende le corps comme un système interdépendant. Selon cette approche, le gain de poids n’est pas simplement perçu comme le fruit d’une surconsommation calorique, mais plutôt comme le signe révélateur d’un déséquilibre plus profond au sein de l’organisme.
Ce protocole intitulé Alternate-Day fasting (AFD) est l’équivalent de la méthode précédente eat-stop-eat, mais pratiquée en continu toute la semaine. Vous prenez votre dernier repas à 20h puis vous mangez de nouveau le lendemain à la même heure. La plupart des études scientifiques démontrant les bienfaits du jeûne intermittent ont été réalisées sur cette méthode.
Si vous supportez bien le jeûne de 24 heures, vous pouvez essayer de ne manger qu’un jour sur deux en y ajoutant une nuit. Par exemple, vous finissez le repas du soir à 20h, puis le lendemain vous ne mangez pas et vous recommencez à manger le jour d’après au petit-déjeuner, vers 8H.
Ces différentes méthodes offrent une flexibilité dans la manière dont vous pouvez intégrer le jeûne intermittent dans votre routine quotidienne. Choisir la méthode qui vous convient le mieux peut aider à rendre cette pratique plus durable et efficace pour atteindre vos objectifs de santé.
Conseils pratiques pour le jeûne intermittent
Conseils pratiques pour le jeûne intermittent
Le jeûne intermittent peut être une expérience enrichissante et bénéfique, mais il nécessite une certaine préparation et une attention particulière à certains détails. Voici quelques conseils pratiques pour vous aider à réussir dans cette pratique :
Pendant les premiers jours, il est important de se distraire par le sport ou d’autres activités et de boire de l’eau ou des tisanes dès que l’on a faim. Les stimulants tels que le thé ou le café sont plutôt déconseillés car ils peuvent susciter des nausées, de l’irritabilité, mais aussi la faim. Après quelques jours, la sensation de faim disparaîtra et vous remarquerez les effets positifs sur votre niveau général d’énergie et sur votre mental.
Veillez à avoir un sommeil de qualité en quantité suffisante afin de réguler l’appétit. Plus on est fatigué, plus on a faim, car l’organisme cherche des calories pour avoir plus d’énergie. Avec des nuits de minimum 8h, vous sécréterez suffisamment de leptine, ce qui diminuera la faim et augmentera la sensation de satiété. S’il arrive parfois qu’il soit difficile de trouver le sommeil après une journée de jeûne, cela se régulera avec la pratique.
Le sport est également important car il permettra de métaboliser votre dernier repas plus rapidement, en vidant vos réserves de glycogène. Vous passerez en phase de jeûne plus rapidement.
Concernant votre alimentation, il est crucial de réduire votre apport en sucre le plus possible, car il fournit du glucose à votre organisme et ce dernier puisera alors moins d’énergie dans ses réserves de graisses. De plus, vous perdez tout l’intérêt de la pratique si vous rompez le jeûne par un met très sucré qui ferait subitement monter l’insuline. Protéines et bonnes graisses, comme les oméga 3 (oléagineaux, poissons gras…), seront également très importantes pour ressentir la satiété, garder une glycémie correcte et vous apporter une nutrition de qualité. Je vous conseille par exemple de prendre un repas riche en protéines dès le matin, afin d’augmenter les taux de sérotonine, de dopamine et de noradrenaline, neurotransmetteurs synthétisés à partir d’un acide aminé abondant dans les protéines animales : la tyrosine. Associer les protéines à de bonnes graisses permettra également de réduire la vitesse d’assimilation des glucides. Ainsi, la sécrétion d’insuline sera moindre et votre vigilance matinale sera améliorée.
Il va également falloir définir l’heure des repas, sachant qu’il est préférable de manger le matin et le midi plutôt que le midi et le soir car la digestion ralentie après 22h, mais aussi parce que l’on détoxine mieux et plus vite la nuit. Mais si vous avez une pratique sportive en soirée, alors cela permettra de vider le stock de glycogène plus rapidement et d’entrer en phase de jeûne plus vite.
En suivant ces conseils, vous pouvez maximiser les avantages du jeûne intermittent et rendre l’expérience plus agréable et efficace. Le respect de ces principes peut contribuer à une meilleure santé et à un bien-être général.
Le jeûne hydrique ou complet
Le jeûne hydrique ou complet est une pratique qui consiste à s’abstenir de toute nourriture solide, permettant ainsi au corps de se détoxifier et de se régénérer. Cette forme de jeûne peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, mais elle nécessite une compréhension et une préparation appropriées.
Le jeûne hydrique ou complet
Le jeûne hydrique ou complet est une pratique qui consiste à s’abstenir de toute nourriture solide, permettant ainsi au corps de se détoxifier et de se régénérer. Cette forme de jeûne peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, mais elle nécessite une compréhension et une préparation appropriées.
Fonctionnement du jeûne hydrique
Le jeûne est efficace grâce à quatre mécanismes principaux :
Les émonctoires nettoient les toxines exogènes, additifs de synthèse, toxines intestinales et catabolites cellulaires. En jeûne, ils sont très actifs et se mettent au repos après quelques jours, permettant au foie de s’auto-nettoyer.
Le système digestif et la plupart des tissus et organes entrent dans une phase de repos, redirigeant la vitalité vers la détoxination et le nettoyage de l’organisme.
Ce phénomène permet l’autophagie ou autolyse, où les cellules digèrent une partie de leurs contenus et les tissus vieillis sont détruits puis recyclés. Cela aide à la guérison et à la régénération.
Le jeûne est efficace contre les maladies car il stimule et répare le système immunitaire, avec la production de cellules souches à partir du 3ème jour de jeûne.
Les 3 phases métaboliques du jeûne complet
- Du début du jeûne jusqu’à 24 h : Utilisation habituelle du glucose sous forme de glycogène.
- De 24h à 5 jours : Glucose et glycogène épuisés, les réserves de graisses et de protéines servent de nourritures à l’organisme.
- Après 5 jours : Foie et reins produisent des corps cétoniques pour ne plus puiser dans les protéines, réduisant la quantité de protéines consommées.
Bénéfices et indications du jeûne hydrique
Le jeûne hydrique a été prouvé pour avoir des effets bénéfiques tels que :
- Longévité accrue
- Réduction des risques de maladie
- Production de globules blancs combattant les infections
- Régénération du système immunitaire
- Favorise le renouvellement des cellules souches
- Diminution des effets secondaires en oncologie
- Augmentation de la production de cellules souches
Les maladies pour lesquelles le jeûne hydrique est indiqué comprennent, sans s’y limiter, les allergies, l’arthrose aiguë, l’asthme, le diabète de type 2, la dépression, la fibromyalgie, l’hypertension, les maladies articulaires, les problèmes cutanés, et les troubles cardiovasculaires.
Préparation et déroulement du jeûne hydrique
La préparation et le déroulement du jeûne hydrique nécessitent une planification et une attention particulière. Il est recommandé de commencer par 2 ou 3 jours de jeûne et de progresser jusqu’à une semaine. Une semaine de réduction alimentaire avant le jeûne et une reprise alimentaire en douceur après sont essentielles. L’accompagnement professionnel peut être bénéfique pour réussir une semaine de jeûne sans craquer.
Contre-indications au jeûne hydrique
Le jeûne hydrique de plusieurs jours n’est pas recommandé dans les cas suivants :
- Grossesse et allaitement
- Grand épuisement, forte dévitalisation et déminéralisation
- Hyperthyroïdie aiguë
- Carence ou faible taux d’albumine
- Médication chimique importante
- Diabète maigre (type1-insulino-dépendant)
- Tuberculose pulmonaire
- Myopathie
- Néphropathies
- Émonctoires très affaiblis
Le jeûne hydrique ou complet est une pratique puissante qui peut offrir de nombreux avantages pour la santé. Cependant, il doit être abordé avec soin et compréhension, en tenant compte des besoins individuels et des contre-indications potentielles. Une préparation adéquate et un suivi professionnel peuvent aider à maximiser les avantages et à assurer une expérience de jeûne sûre et efficace.
Le jeûne sec
Le jeûne sec consiste à s’abstenir de toute nourriture et de tout liquide durant une période spécifique. Peu d’études scientifiques existent sur le sujet, ce sont surtout des travaux empiriques et théoriques qui nous parviennent de Russie.
Le jeûne sec
Le jeûne sec consiste à s’abstenir de toute nourriture et de tout liquide durant une période spécifique. Peu d’études scientifiques existent sur le sujet, ce sont surtout des travaux empiriques et théoriques qui nous parviennent de Russie.
Fonctionnement du jeûne hydrique
Le jeûne est efficace grâce à quatre mécanismes principaux :
A la lumière des travaux et de la longue expérience du Dr Sergey Ivanovich Filonov, le jeûne sec est une méthode de détoxication et détoxination extrêmement puissante. Voici comment il décrit les mécanismes :
« La déshydratation engendre une concurrence entre les cellules saines et les organismes pathogènes pour l’eau… Un jeûne à l’eau fait la même chose, mais cela prend beaucoup plus de temps pour accomplir cet objectif. »
L’abstinence d’eau et de nourriture durant plusieurs jours permet :
- de détoxiner et détoxiquer l’organisme ;
- de stimuler les processus de guérison ;
- de lutter contre les dépendances ;
- d’améliorer et de restaurer les processus de régénération ;
- d’accélérer la réparation des tissus après des blessures graves ;
- etc.
Le jeûne sec est vivement indiqué dans les cas de maladies tels que :
- broncho pulmonaires ;
- du tractus gastro-intestinal ;
- gynécologiques ;
- du système musculo-squelettique ;
- neurologiques ;
- urologiques ;
- auto-immunes ;
- de la peau ;
- du système cardiovasculaire ;
- du système lymphatique.
- Gain de temps dans les processus d’élimination et d’auto-guérison.
- Action plus rapide sur les maladies infectieuses.
- Sensation de chaleur plus importante.
- Nettoyage lymphatique et rénal accéléré.
- Brûlage des graisses accéléré.
- Effet immuno-modulateur.
Conseils de pratique
Déroulement type d’un jeûne sec de 3 jours
- Durée idéale : 5 à 10 jours.
- Précautions : accompagner avec un spécialiste, préparation, suivi psycho-émotionnel, vigilance durant la période de reprise alimentaire.
Les contre-indications
- Grossesse et d’allaitement ;
- Tumeurs malignes et hémoblastose ;
- Poids corporel très faible ;
- Tuberculose pulmonaire ;
- Maladies endocriniennes ;
- L’hépatite aiguë, chronique, cirrhose du foie ;
- Maladies inflammatoires purulentes ;
- Insuffisance de circulation sanguine ;
- Sévères troubles du rythme cardiaque ;
- Thrombophlébite, thrombose ;
- Maladies du système cardiovasculaire.
En somme, le jeûne sec est une pratique puissante et efficace pour la détoxification et la guérison. Elle nécessite toutefois une bonne préparation et un accompagnement adéquat, en raison des nombreux effets qu’elle peut avoir sur le corps.
Bibliographie et webographie
Le jeûne est efficace grâce à quatre mécanismes principaux :
- DE LESTRADE T. (2011). « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? », ARTE – 55 minutes – Disponible jusqu’au 22/04/2021
- SHELTON (1994). Le jeûne. Le courrier du livre. https://www.dietethique-seimandi.fr/files/Herbert-Shelton-Le-jeune-Le-Courrier-du-Livre.pdf
- Régénération du système immunitaire. Résumé vulgarisé de l’étude de V. LONGO (2014), disponible sur le lien suivant : slate.fr/story/100539/jeuner-trois-jours-systeme-immunitaire
- Effets bénéfiques du jeûne sec de 5 jours: « Anthropometric, hemodynamic, metabolic, and renal responses during 5 days of food and water deprivation » (2013) https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24434757/
- Dr H. SHELTON (1895-1985)- (E.-U.). Père de l’hygiénisme, Jeûne et naturopathie.
- Dr O. BUCHINGER(1878-1966). Allemagne, fondateur des cliniques Buchinger.
- Dr W.LONGO. Université de Californie. Domaines d’études : Jeûne, longévité, cancer. https://valterlongo.com/
- Dr S. FILONOV, Spécialiste du jeûne sec en Russie.
- Dr Mark MATTSON, chef du Laboratoire des neurosciences à l’Institut National sur le Vieillissement et professeur de neurosciences à la Johns Hopkins School of Medicine.
- Dr M. HARVIE, chercheuse en diététique à l’unité de Prévention contre le Cancer du sein à Manchester.